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5 conseils pour partager son projet musical sur les réseaux sociaux, avec Hans-Paul Landriève

Le 7 août 2024 — par Trempo

Ancien artiste, Hans-Paul Landriève s'est lui aussi confronté au dur labeur de faire vivre son projet musical en ligne. En 2019, il fonde l’agence digitale Studio Volume et partage depuis ses bonnes pratiques aux acteurs et actrices du monde culturel. En amont de la formation qu'il mènera prochainement à Trempo, il livre de premiers tips pour partager son projet musical sur les réseaux sociaux.

« La présence sur les réseaux sociaux est devenue un marqueur de développement d’un projet musical » explique Hans-Paul Landriève. Cela n’a rien d’une propagande et constitue plutôt un constat bien ancré dans la réalité : « Il est difficile aujourd’hui de faire découvrir son projet sans le promouvoir en ligne, même parfois de se faire programmer si l’on a pas une communauté numérique assez importante ». Si l’animation des réseaux sociaux est souvent reçue comme une contrainte désagréable par les artistes, il est convaincu qu’en se les appropriant avec cœur – c’est-à-dire avec créativité et sincérité – cela peut devenir une nouvelle source de plaisir et d’intérêt, en résonance avec son projet artistique.

1. S’inspirer, expérimenter

Pas de secret, pour maîtriser les internets, il faut… s’armer de curiosité. Mettre les mains dans les réseaux, se constituer des références, « voir ce qu’il se passe, ce que font d’autres artistes [avec qui l’on se sent une proximité], leurs parcours, leurs contenus, comment ceux-là sont reçus par leur fanbase… » partage le fondateur de Studio Volume. D’autant que les formats et fonctionnalités bougent constamment. Il faut donc investir du temps pour en déceler tout le potentiel. Attention cependant, s’inspirer et expérimenter ne veut pas dire se formater !

2. Être authentique

Hans-Paul Landriève est clair : « Il est essentiel d’avoir une communication authentique, un message sincère, fidèle à ses valeurs, à qui l’on est ». Cela peut paraître bateau, mais c’est précieux à entendre, et cela enlève un poids, n’est-ce pas ?

Pas besoin donc de se forcer à créer un challenge sur TikTok ou de raconter sa vie si l’on en a pas envie, le mieux est encore d’être pleinement et généreusement soi.

Plutôt que de faire le minimum requis – et lâcher un billet pour mettre en avant ces contenus “forcés” (spoiler : ça ne marchera pas) – mieux vaut faire appel à sa créativité et réfléchir : qu’est-ce que j’ai à raconter ? En matière d’authenticité, deux exemples : Zaho de Sagazan qui partage avec émotion et complicité sa success story, ou encore Bonnie Banane dont l’univers digital très esthétique est le juste reflet de son art.

3. Créer un univers

C’est à cet endroit que le mot storytelling fait son apparition… Alors quoi, il faut inventer une histoire ? Non, répond l’expert, qui admet d’ailleurs utiliser très peu ce terme. Pour lui, l’enjeu est « de créer un univers ». Choisir un ton, une façon de s’adresser au public car au final « pourquoi les gens auraient-ils envie de nous suivre ?  Qu’est-ce que je propose comme expérience, en plus de ma musique ? ». Et les réponses sont aussi infinies que la somme des singularités…

Cela peut être un délire (comme Lorenzo et son personnage créé de toute pièce), un univers visuel (tel que Gorillaz), une histoire ou un type de narration, une adresse au public plus directe, un discours militant… Plutôt que d’être passe-partout, mettre en avant ses atouts !

D’Instagram à Twitch en passant par Facebook, TikTok et Youtube, il s’agit aussi de trouver le(s) réseau(x) qui nous corresponde(nt) le mieux et d’y aller à fond. C’est ce qu’a fait par exemple Tip Stevens en investissant essentiellement Twitch où il partage des séances de composition en livestream, proposant une interaction forte à sa communauté. Alors que l’on soit guitariste virtuose, parolier·e de génie, doté·e d’un humour communicatif, habité·e d’un concept fort ou spécialiste d’un sujet, l’enjeu est de trouver comment et à quel endroit partager cette passion.

4. Faire connaissance avec son public

Au-delà de promouvoir son activité, il s’agit bien de la partager. Rappelons-nous : « L’objectif est de constituer une fanbase, c’est-à-dire une communauté de personnes intéressées pour nous suivre ». Mais qui sont-elles ? Pourquoi nous suivent-elles ? « Il est essentiel d’être attentif·ve aux réactions, d’interagir même avec son public pour affiner sa communication. » Car le rôle d’un social media est bien celui-ci : l’échange. Alors le community management prend un autre sens… Cela pourrait-il même devenir agréable d’être en contact avec d’autres personnes, d’autres artistes aux intérêts communs des nôtres ?

5. S’or-ga-ni-ser

Plus prosaïque, le dernier conseil d’Hans-Paul Landriève n’a rien de superflu : pour ne pas subir, il faut être bien organisé·e.  « Trouver une idée, la tourner, écrire le texte qui l’accompagne, poster… cela prend du temps et peut-être éreintant ». Plutôt que de se lever chaque matin en se demandant « qu’est-ce que je vais bien pouvoir raconter ? », il conseille de faire un planning de publications.

Un outil qui permet de « voir où l’on va, de penser le message, planifier la création de contenus en amont » pour in fine « construire quelque chose de plus élaboré, avec des contenus de plus grande qualité » (spoiler : qui auront plus d’impacts).

C’est aussi « moins de charge mentale au quotidien » que de dédier quelques heures bien ciblées à ce sujet. Si le plus important, il le rappelle, reste la qualité de la musique, une stratégie social media est un médium précieux pour se raconter, échanger avec son public, se faire connaître. Alors, son dernier – ou tout premier conseil : se lancer ! « Créer un compte instagram / youtube / twitch… et ne pas avoir peur de publier, ne pas se mettre trop de pression ». Plutôt se faire la main, au fur et à mesure, avec passion.

Prochaine formation avec Hans-Paul Landriève :

  • Promouvoir son projet musical : utiliser les réseaux sociaux
    Les 17 et 18 février 2025 à Trempo
    ➝ Plus d’infos

Rédaction : Julie Haméon
Photo : Elliot Aubin

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Typhaine Aussant
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