Espace d'émergences musicales

GIG est un projet piloté par Trempo inspiré par MAD, qui a duré dix ans et s’organisait avec six lycées de l’agglomération nantaise. L’objectif est de renforcer le lien avec les établissements scolaires en milieu rural, et principalement de pouvoir intégrer ce genre de pratique au sein du programme pédagogique des terminales STMG. Ainsi, à la différence de MAD, GIG n’est pas basé sur le volontariat des lycéen·nes, ce qui n’a pas empêché de provoquer une forte implication des élèves de terminales du lycée technologique Jacques Prévert de Savenay. Depuis janvier, iels ont produit des concerts et découvert les métiers du spectacle vivant.

Découverte des métiers du spectacle vivant

C’est par une journée à Trempo qu’à débuté GIG : les terminales ont rencontré des professionnel·les du milieu, Jeoffrey Matseraka et Caroline Baudry, respectivement assistant de communication et chargée de production à Trempo, qui leur ont présenté leur métier. Puis c’est lors de trois ateliers au lycée que les 36 élèves participants ont concrétisé l’événement, avec des tâches bien précises : définition de l’identité artistique et graphique du concert, les relations aux médias, liens avec la salle de concert, organisation des transports… Afin d’aiguiller au mieux la classe de terminale, répartie en deux groupes chargés de la communication et de la production, deux intervenantes étaient présentes tout au long du projet : Laurie Lebarbey, chargée de communication freelance et Caterina Perini, responsable de production artistique. Floriane Demersseman, chargée des actions culturelles de Trempo était également présente tout au long de GIG.

Accompagnement de professionnel·les

Grâce aux outils pédagogiques des intervenant·es, les élèves avaient une base solide “mais l’idée était surtout qu’iels soient force de proposition pour agir elleux-mêmes autour du développement de ce projet” précise Floriane Demersseman, qui coordonne le projet. En s’appuyant sur leurs cours de droit ou d’économie gestion, iels ont pu réfléchir aux particularités des contrats de travail des intermittent·es du spectacle, les modes de financement, le rôle des subventions auprès des associations… GIG est un moyen d’appliquer leurs connaissances à une situation concrète. “Il y a eu un très bon investissement de leur part, même si c’était parfois difficile car on sort du cadre classique du lycée. Globalement, ça va leur apprendre beaucoup et c’est un moyen de les préparer aux études supérieures” confie Caroline Bodiguel, professeure d’économie gestion du lycée. GIG sera présenté au grand oral, qui est désormais une étape majeure pour le baccalauréat des terminales. Un “gros challenge” pour les élèves comme pour les professeur·es qui sortent de leur zone de confort et pour qui le spectacle vivant est un terrain inconnu : récupérer les fiches techniques auprès des salles et des artistes, établir la feuille de route, faire la demande auprès de la SACEM…

Des artistes de la région

Si l’objectif principal pour les professeur·es et les intervenant·es est d’inclure cet événement dans le cadre du programme pédagogique des élèves, le but est aussi qu’iels prennent plaisir à le réaliser. Et de ce point de vue, cette journée a été un franc succès. Quelque peu intimidé·es au début, les terminales ont très vite pris leur rôle à cœur auprès des artistes. Notamment avec une interview d’Hicham, artiste accompagné par Trempo et son programme 360 en 2022 et 2023. Il était “très content, il est rentré dans le jeu et nous a aiguillé tout au long de l’interview, c’était enrichissant de pouvoir le rencontrer” confie Sory, élève de terminale STMG qui s’est occupé de la communication de GIG.

L’après-midi était consacrée aux concerts : d’abord Kam, duo de frère et sœur et anciens élèves de Jacques Prévert. Les artistes mélangent les genres, à mi-chemin entre hip-hop et mélodies pop. Suivi d’Hicham, ravi de l’énergie des 350 élèves réunis pour l’occasion. Face à la réussite et l’engouement autour de cet événement, le pôle actions culturelles réfléchit à une suite pour l’année prochaine.

Textes et photos : Léa Robic