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Portrait

Hvrley Qveen, independent woman

Le 27 avril 2021 — par valr

Étudiante au MuMA de Trempo et première femme à être sélectionnée en finale régionale du dispositif Buzz Booster, Hvrley Qveen mène ses multiples vies comme personne. Rencontre avec une jeune rappeuse en classe affaires.

« On t’a pas trop vu hier soir ? » demande l’interviewée du jour à Wilfrid, tandis que l’ascenseur nous emmène au 4e étage du bâtiment. « On était en train de délibérer » répond le responsable des formations de Trempo. La veille s’est en effet tenu l’un des examens les plus importants pour la promo du MuMA 2020 (diplôme de Musicien·ne des Musiques Actuelles), où Hvrley Qveen répond à l’appel. Pas de QCM au programme, mais plutôt la retranscription live d’une composition faite précédemment sur MAO. Pour cet exercice, la rappeuse s’est frottée à l’écriture musicale, au mixage et au mastering. Une première pour celle qui ne faisait qu’écrire ses paroles et ses lignes de chant jusque-là, et un résultat qui lui donne envie de continuer à s’auto-produire « de A à Z ». Et l’épreuve du live ? « Ça s’est bien passé ! J’étais vraiment contente de pouvoir présenter mon personnage devant mes profs et mes camarades. Ils ont chanté mon son toute la soirée, ça m’a fait grave plaisir » s’enthousiasme-t-elle. L’enrichissement par ce collectif composite mais soudé, c’est ce que retient la Mancelle de ces mois de formation, au-delà de la théorie, de la pratique et de tous ces enseignements liés à l’industrie musicale. Avant le MuMA, elle était complètement étrangère au monde de l’intermittence. Aujourd’hui, elle se sent plus confiante sur son développement de carrière : « ça aide à argumenter mes choix en se basant sur ce qui a été vu en cours par exemple ».

Une reconversion sur-mesure

Fun fact : ce grand oral sur scène n’est que la seconde fois qu’elle se produisait dans des conditions de concert, étant davantage habituée aux open mics du côté du Mans… Et la première fois ? Quelques semaines plus tôt en résidence dans le cadre de Buzz Booster, toujours dans la Cité des 24h. Car oui, la musique est une reconversion pour Hvrley (qui préfère rester discrète sur son identité civile). Des soucis de santé ont sonné le glas de son ancien métier, qu’elle adorait pourtant, et la réorientation vers sa passion du rap s’est posée. Quelques bons conseils de Nicolas Bongrand (de Superforma) plus tard, elle se retrouve au MuMA de Trempo en octobre 2020.

C’est à peu près à cette période que le monde découvre l’existence d’Hvrley Qveen, un soir d’Halloween précisément. On ne peut donc s’empêcher de faire le lien avec l’héroïne de DC Comics. De l’amante du Joker, elle ne veut prendre que « les bons côtés : la femme indépendante, avec une certaine folie ». Ici, pas de tenue d’arlequin ou de couettes acidulées : le diable s’habille en Guess ou en Hermès, combo tailleur rose pâle, talons et féminité assumée à 100 % de hard-working girl de la musique. Pas étonnant pour cette férue de mode qui a travaillé par le passé comme ouvrière maroquinière pour des marques de luxe.

Sur la route du Buzz Booster

Celle qui aime l’avant-garde tout en restant dans la tendance applique aussi ce mantra de modeuse dans son projet. Du rap wave/cloud, « pas encore assez répandu en France » d’après elle. Après avoir commencé par le G-Funk et la trap, l’autodidacte change d’univers de peur de trop tourner en rond et commence à collaborer avec le beatmaker manceau Nkess. Avec l’autotune en marque de fabrique et l’avertissement qui va avec. « Je tiens à clarifier un point : l’autotune c’est connu pour la justesse, mais moi je le vois comme une continuité de ma voix, comme un instrument auquel on rajoute un effet… Je trouve ça plus risqué de chanter en live avec autotune que sans ! C’est pour ça que je travaille beaucoup le chant à côté pour que l’autotune fasse un effet et que ce soit pas là pour cacher la misère ». Quand elle commence un nouveau morceau, l’artiste teste ses toplines et mélodies pour ne garder que les notes qui passent bien selon elle avec l’autotune, avec cet objectif en ligne de mire : « ma particularité, c’est de chanter juste sur de l’auto-tune ». Très inspirée par les Ricains dans le son et dans l’image, la super-vilaine cultive un univers visuel très fort grâce à Titvn, un autre acolyte du 72, réalisateur et manager. Une atmosphère froide et inquiétante, qu’elle souhaite décliner sur scène façon show à l’américaine avec cagoules et billets, émaillé de « coups de folie ».

C’est là qu’intervient le défi Buzz Booster. La bourse et l’ensemble du dispositif promis à l’artiste lauréat·e l’aideraient à monter en puissance. La jeune femme de 28 ans espère ainsi pouvoir réinvestir dans du matériel pour améliorer son home-studio ou encore agrandir son entourage pour être encore plus pro. Pour y arriver, il y a déjà l’étape de la finale régionale le 5 juin prochain et toute la préparation en amont, forcément bénéfique dans son jeune parcours. « Les résidences m’apportent l’expérience de la scène, des répets, du travail avec un ingé son… Tous ces détails auxquels on ne pensait pas forcément, comme l’entrée et la sortie de scène, on va tout structurer pour faire comme si c’était inné et qu’on kiffe vraiment le jour J ».

#GIRL POWER

A ses côtés pour cette audition, la DJ Melissa Montana, une Nantaise spécialisée trap recrutée sur les réseaux sociaux. « Je voulais vraiment que ce soit un live Girl Power ». Puisque la perche est tendue, on fonce sur la question de la représentation en tant que femme dans le milieu.« Même si j’y prête pas attention, de toutes façons on me le fait remarquer ! Dans tous les cas, je sais que bien ou pas, le regard sera plus porté sur moi que sur les mecs parce que je suis la seule meuf [de la sélection régionale]. Par contre, j’ai peut-être plus de travail à fournir, peut-être moins le droit à l’erreur. Tant mieux si ça peut faire la différence, même si ça ne devrait pas être le cas… ». Maintenant, il lui reste à digérer cette année très intense, « tout mettre en place et ça va prendre du temps », à commencer par créer son association et s’amuser à faire ses propres prods pour être la plus autonome possible. Cette business girl qui s’approprie les codes du rap game n’a pas peur de le dire : « Je voudrais être considérée comme une vraie femme d’affaires qui gère son projet artistique et tout ce qu’il y a autour. Et faire des thunes, comme tout le monde, je ne le cache pas ! ». Et de conclure malicieusement « les mecs courent après Hvrley Qveen, mais elle court après la musique… et l’argent ! ».

Pour en savoir plus :

Le MuMA
Titre professionnel de Musicien·ne des Musiques Actuelles
plus d’infos

Buzz Booster : finale régionale avec Allebou, Hvrley Qveen, Stoft, Zyd
Samedi 5 juin à l’Oasis, Le Mans (à huis clos)
www.buzzbooster.fr