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Interview

Maëlle Desbrosses : « Dans l’improvisation libre, tout est une question de choix »

Le 5 septembre 2024 — par Trempo

Altiste, Maëlle Desbrosses se tourne vers les musiques improvisées au sortir de sa formation classique. Multi-instrumentiste et compositrice à la curiosité insatiable, elle partage ses outils et son expérience aux participantes du stage Plages improvisées. L'improvisation libre y permet une véritable liberté - une libération ? - créative.

Quel est ton parcours, en tant que musicienne ?

J’ai suivi un cursus classique en alto, au conservatoire de Montpellier puis à la Haute École de Musique de Genève dont j’ai un master d’interprétation. C’est seulement après que je me suis intéressée aux musiques improvisées, de manière autodidacte, en rencontrant d’autres personnes. J’ai ensuite suivi un cursus en jazz de deux ans, en contrebasse, au conservatoire de Montreuil. C’est ce parcours qui m’amène notamment à intervenir sur ce stage car j’ai découvert très tard ce qu’était improviser. J’ai dû accumuler des outils, lever des blocages également, pour construire une autre manière de faire de la musique. Aujourd’hui, je joue principalement du jazz, des musiques improvisées et dans des formations contemporaines, dans plusieurs styles.

Qu’est-ce que recouvre « l’improvisation » ?

L’improvisation, c’est lorsque l’on fait de la musique qui n’est pas écrite. Il y a des nuances selon les styles et le langage utilisé – dans le jazz, la musique baroque… Cela a toujours existé mais s’est perdu dans l’éducation musicale avec la musique classique, puis l’arrivée de l’imprimerie, les évolutions de lutherie, de jeux, toujours plus véloces et virtuoses. On s’est mis à écrire pour complexifier les choses et pouvoir en garder une trace. Ensuite, il y a l’improvisation libre, qui consiste à s’affranchir d’un cadre et d’un langage prédéfinis.

Il y a autant de musiques que d’improvisations libres puisque les personnes qui improvisent vont forcément s’appuyer sur leurs influences, leur éducation musicale, leurs instruments….

Tout cela vient façonner notre créativité. Il peut y avoir de l’improvisation libre très expérimentale et de l’improvisation libre qui ressemble à une chanson traditionnelle, une berceuse…

Une des idées reçues autour de l’improvisation est qu’il faut particulièrement maîtriser la technique. Est-ce le cas ?

Pendant le stage, les participantes ont échangé leurs instruments. C’était une façon d’éprouver qu’il n’y a pas besoin d’avoir un bagage technique très évolué, très abouti, pour pouvoir faire de la musique les un·es avec les autres. D’autant plus dans l’improvisation libre qui n’est pas une pratique idiomatique – c’est à dire nécessitant la connaissance d’un langage. Ici, la technique est au service de ce que tu cherches à créer, de ta créativité, de là où tu veux aller.

La notion de choix me semble plus centrale : on part d’une page blanche et les possibilités sont infinies. Il faut attraper une idée, et à partir de là éventuellement la développer. Lorsqu’on ne choisit pas, on reste dans le doute et notre discours est beaucoup moins intelligible, la production de notre idée est moins claire pour les autres personnes avec qui l’on joue mais également pour le public.

L’improvisation libre peut-elle être un moyen pour les musiciennes de gagner en confiance ?

Dans le jazz et les musiques improvisées, il existe beaucoup de questionnements autour du sexisme, de la place des femmes, de la représentation des femmes qui sont encore très minoritaires – surtout les instrumentistes [ndlr : à ce sujet, voir une étude publiée en 2024]Confiance et légitimité sont intrinsèquement liées. Faire un choix et l’assumer face aux autres, c’est réussir à dire « voilà, mon idée, elle est valide et j’y crois ». Cela peut vraiment aider à se dire « ce que je fais, c’est tout à fait légitime ». On m’a rapporté que certaines musiciennes qui faisaient de l’improvisation de jazz (c’est-à-dire qui jouent des standards en jam etc.) se sentaient plus à l’aise quand elles faisaient plutôt de l’improvisation libre.

 Est-ce à dire qu’il y a des genres musicaux – de la même manière qu’il y a des instruments – plus genrés et où les femmes se sentent plus légitimes ? C’est possible.

Ce type de stage peut permettre de désinhiber à certains endroits certaines musiciennes. Mais c’est quelque chose qui se fait depuis longtemps en réalité : des musiciennes qui évoluent dans des milieux d’hommes et font évoluer les représentations, les modèles. Aujourd’hui, il y a un coup de projecteur sur le sujet, et tant mieux, cela fait avancer plus rapidement les choses.


Rédaction : Julie Haméon
Photo à la une : Laurent Vilarem. Diapo : Margaux Martin’s

Plages improvisées 2024 © Margaux Martin's

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Plages improvisées 2024 © Margaux Martin's

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Plages improvisées 2024 © Margaux Martin's

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Plages improvisées 2024 © Margaux Martin's

Plages improvisées 2024 © Margaux Martin's

Plages improvisées et un stage d’improvisation musicale en mixité choisie organisé par Musique et Danse en Loire-Atlantique, l’Association culturelle de l’été et Trempo dans le cadre du festival Les Rendez-vous de l’Erdre. Il est financé par le Centre national de la musique et soutenu par Shesaid.so France, le Collectif Raymonde et le bar Duchesse. Il s’est tenu du 28 au 30 août 2024. 

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