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Interview

Sophie Girard du collectif Abstrack : le sens de la fête

Le 24 mars 2023 — par Louise Plessier

Parmi les dix têtes du collectif Abstrack, Sophie Girard possède la double casquette de DJ et de manageuse/productrice. À ce titre, elle travaille aujourd’hui sur le projet Ago Gazo, un hybride d’électronique et de musique traditionnelle togolaise, avec le soutien de Trempo.

Adeptes des festivités orientées musique électronique, le nom d’Abstrack vous est certainement déjà familier. Pour la piqûre de rappel, le collectif officie depuis une bonne dizaine d’années sur Nantes et sa région, dans l’organisation de soirées (Fréquence Pure, Days, Label Night…), festivals, fêtes de 24 heures… Mais leur champ d’activités ne s’arrête pas là. Depuis 2017, l’entité se met à la production musicale et se voit doublée d’un label.

Sophie Girard a rejoint le collectif très peu de temps après sa création. Après un passage chez Prun’ et des années d’expérience en tant que DJ, elle se retrouve dans les valeurs de l’association. « Mon but, en tant que DJ, c’est d’être dans le voyage et dans l’hétéroclite. C’est ce qu’on aime chez Abstrack, on ne ferme jamais de porte aux possibles. Nous essayons toujours d’être cohérent·es avec les valeurs que l’on défend : amour, implication, utopie ». Dans le collectif, la fête est pensée comme un mode de vie, d’expression artistique voire politique : « On développe une part philosophique et poétique. Il n’y a pas de fête inconsciente, même si, le moment venu, nous prônons quand même le lâcher prise. La fête est un exutoire indispensable à la société. »

« Il n’y a pas de mur entre le DJ et le danseur »

Par le passé, Sophie a travaillé avec la Compagnie S, dédiée à la danse : « j’ai cette accroche à la danse, pour moi elle fait le lien avec la fête. La place du danseur y est essentielle. Il n’y a pas de mur entre le DJ et le danseur, l’interaction est indispensable. Je me nourris beaucoup de l’art vivant, et un live, c’est de l’art vivant ! ».

Dans Abstrack, tout le monde est DJ, mais pas seulement ! Graphiste, tatoueur·euse, producteur·ice, manager·euse… Le collectif rassemble une multitude de compétences lui permettant de faire beaucoup de choses en autonomie. Depuis un peu plus de trois ans, Sophie Girard produit et manage les quatre artistes et groupes du label Abstrack Records. Ago Gazo, le dernier en date, bénéficie d’un accompagnement croisé de la part d’Abstrack et Trempo.

Portrait du groupe Ago Gazo

« Le gazo, c’est partout, tout le temps »

Le projet est le fruit de la rencontre entre Vidock (membre fondateur du collectif) et Ametek. Dans un premier temps, le duo participe à la création du festival Good Morning Africa à Alawogbe, le village d’origine d’Ametek au Togo. Après une pause dans l’organisation de l’évènement, les deux musiciens se retrouvent pour ce projet piloté par Sophie : « Pour Ago Gazo, j’ai pensé et construit l’univers artistique du projet dans sa globalité. J’ai autant travaillé sur le disque que je travaille aujourd’hui sur le live ». La manageuse-DJ tient à défendre la mise en commun des savoirs-faire : « j’aime bien tout penser avec un sens commun, je trouve que c’est comme ça qu’on arrive à avoir un projet vraiment cohérent ».

Musicalement, Ago Gazo mélange l’univers électronique de Vidock et la patte plus traditionnelle d’Ametek. « Le Gazo est une musique polyrythmique traditionnelle du Togo. Elle se base autour un duo tambour-chant. Cela se joue dans pas mal de circonstances, très souvent aux enterrements. C’est très folklorique, assez codifié mais sans connotation religieuse. Le gazo, c’est partout, tout le temps, comme une ritournelle, un appui émotionnel ».

C’est aussi cette notion de rencontre artistique qui a motivé Sophie à s’investir dans Ago Gazo : « musicalement, la communion entre la musique électronique rave, bien lourde, et le gazo est un exercice difficile mais vraiment intéressant ». Tenant compte de l’historique de la France avec le Togo, elle le reconnaît : « l’enjeu n’était pas simple, on a fait en sorte qu’il n’y ait pas de déséquilibre. Il faut faire attention et je crois qu’il y a des choses qu’on ne peut pas capter sans aller sur place. Cela a été vraiment révélateur pour moi ».

Des collaborations artistiques entre la France et le Togo

Pour élaborer le projet, l’équipe entière se rend au Togo pour rencontrer des musicien·nes et enregistrer dans le studio mythique Otodi à Lomé. « On a enregistré des guitaristes, des musicien·nes qui font du pur gazo, les femmes chanteuses d’Alawogbé… Il y a eu plein de featurings et ça se ressent bien sur l’album ».

De retour à Nantes, Vidock et Ametek entrent en studio à Trempo, accompagnés du percussionniste Zeppo. « Sincèrement convaincue par le potentiel d’Ago Gazo, l’équipe de Trempo nous suit depuis le début. C’est la première fois que la structure coproduit un projet. Il y a eu un accompagnement musical et financier, mais aussi pour moi sur la partie management, organisation, communication… Cela m’a vraiment bien aidée ! ». À l’image d’Abstrack, ce projet pensé en collectif a sollicité plusieurs disciplines : « le travail a été très global sur le projet, il y a une scénographie qu’on a travaillé avec Alexandra Pasturel, des costumes, la pochette a été designée par Raphaëlle Houssin, des clips sont prévus…»

Après la sortie de l’album le 15 mars dernier, le groupe entre en résidence, toujours à Trempo, d’abord en studio, puis dans le Club où il fera son tout premier live, le 6 avril prochain, avant le festivals de l’été : Horizons Open Sea à Landéda, la toute première édition du festival Apothéose d’Abstrack ou encore l’IOTA Festival sur l’île d’Oléron.

→ Album Ago Gazo disponible en vinyle et sur toutes les plateformes de streaming.
Bandcamp / Instagram / Soundcloud

→  Ago Gazo en concert à Trempo jeudi 6 avril, 21h
Ago Gazo – release Party
Entrée gratuite. Le vinyle sera disponible à la vente.

Ago Gazo fait partie des coproductions engagées par Trempo auprès de la scène locale pendant la crise du Covid. Deux autres coproductions ont également été menées : le premier album Jardin sonore  de Jordane Saunal et le spectacle Jamais au paradis ! de Lenparrot, Sarah Maison, Marion Le Nevet & Cyril Pedrosa.

Ago Gazo est soutenu par la Ville de Nantes et l’Institut français du Togo.