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Simo Cell, la profession de foi

Le 9 mars 2021 — par valr

DJ résident avec les soirées Re-Cell, Simo Cell anime également des masterclass à Trempo. On l'a interrompu pendant un stage avec le duo Véronique Samsung pour qu'il raconte la démarche écologiquement responsable qu'il adopte depuis le premier confinement.

Devant un studio du 4e étage de Trempo, on pousse timidement la porte. Simon Aussel est là, qui s’affaire auprès d’un ordinateur. En cette fin février, celui qui a adopté le nom de scène « Simo Cell » est mentor du parcours « Sortie de Piste » ; il dirige durant trois jours la résidence du duo nantais Véronique Samsung. On demande si on dérange, non, vas-y entre, c’est bien de faire une pause. Comme deux de ses illustres prédécesseurs quelques jours plus tôt, on ôte le masque. Mais pas pour raccrocher : pour enclencher. On souhaite en effet l’interroger d’emblée sur la tribune que le DJ, a publiée, en juin 2020, dans Libération. Un texte qui a fait grand bruit dans le monde musical réduit à l’aphonie depuis un an. Dans cette tribune empreinte de lucidité, Simon expose ses remises en question post-premier confinement. « Dans mon métier, la question de la mobilité est essentielle et, au début du confinement, j’ai fait un rapide calcul, écrit-il. Pour la seule année 2019, j’ai parcouru 5 continents et fait 65 dates dont 47 à l’étranger et 18 en France. J’ai effectué 33 allers-retours en avion, 30 en train et 2 en voiture. Il m’est arrivé de faire des allers-retours express aux États-Unis ou de parcourir plusieurs milliers de kilomètres au sein du même continent sur de courts week-ends. Quand je repense à tout ça, j’ai le sentiment que cela n’a absolument aucun sens. » Plus avant, Simon expose ses pistes pour devenir écologiquement responsable : développer à l’échelle nationale des résidences et jouer ainsi de manière plus régulière dans les mêmes villes, diminuer ses tournées sur d’autres continents et les faire durer plus longtemps, considérer l’avion comme le dernier recours pour se déplacer, reconsidérer ses exigences d’hospitalité en privilégiant les hôtels les plus proches des clubs où il se produit, attendre l’arrivée d’autres artistes dans les gares ou les aéroports afin de mutualiser les déplacements. Autant d’initiatives louables qu’il se promet d’appliquer dorénavant.

Des chiffres face aux climato-sceptiques

« Ce texte a eu un certain écho, raconte-t-il. Au moment de sa publication, beaucoup de gens l’ont partagé. Puis des radios m’ont appelé et j’ai pu continuer à délivrer mon message. Certain·es pensaient la même chose que moi, mais attendaient peut-être que quelqu’un parle. Je m’inscrivais dans une dynamique existante… » Une dynamique qui se poursuit par la création, en septembre 2020, de l’agence de booking « Mama Loves Ya » par la DJ Anetha, qui souhaite promouvoir la transition écologique dans le monde de la nuit. Simon, qui ne veut pas se contenter du milieu musical, envoie ensuite son texte à l’ingénieur Jean-Marc Jancovici, réputé pour son travail de sensibilisation sur le thème du réchauffement climatique. Le fondateur du think tank The Shift Project lui répond aussitôt et le met en contact avec une flopée d’ingénieurs. Auprès d’eux, Simon discute fonctionnement d’une tournée de musicien et économie décarbonée. « Ils m’ont fourni des datas. Cela m’a donné une approche un peu plus scientifique, plus cartésienne, basée sur des chiffres. On a besoin d’être extrêmement précis quand on se trouve face à des climato-sceptiques. » Aujourd’hui, Simo Cell est conscient que sa nouvelle approche du métier lui fermera certaines portes, mais il n’en a cure. « Je perdrai certainement quelques contrats, ce qui pose question en cette période de disette, mais je ne veux pas revenir en arrière. En ayant publié cette profession de foi, je me sens mieux avec moi-même, et moins dans une spirale. »

Un autre rapport au temps

Premier cas concret, le Nantais (revenu d’une parenthèse parisienne de sept ans) doit se rendre prochainement au Maroc pour dispenser une master class. « Le moyen le plus écolo pour y aller, c’est le bus. Eh bien je m’y rendrai via ce biais. Je vais vivre un autre rapport au temps. C’est d’ailleurs ce que je me suis dit pendant le premier confinement : c’est bien de faire une pause. » La pause, encore une fois. Celle qu’il recommande par ailleurs aux jeunes artistes qu’il encadre régulièrement. « C’est ce que je viens d’expliquer aux Véronique Samsung : on bosse quarante-cinq minutes et on s’arrête cinq minutes. Cela débloque plein de choses. » On recroisera d’ailleurs le même pas trentenaire du 28 au 30 avril dans les couloirs de Trempo. Il encadrera le Boot Camp Electro, stage de création musicale à destination des musiciens autodidactes. « J’aime beaucoup transmettre. Je dirais même que j’ai une certaine facilité pour vulgariser le propos et me mettre à la place des “stagiaires”. J’ai appris la musique par les forums et les vidéos YouTube. J’ai mis longtemps à trouver la formule. Et, pour enseigner, je me suis souvenu de cette époque et de ce que j’aurais aimé avoir comme enseignement à ce moment-là. De plus, quand tu mets des mots sur la musique, cela nourrit ta propre pratique. Bon, et puis la formation, c’est tout ce qu’il nous reste en ce moment. Si tu savais comme les clubs me manquent… » Les clubs, dont Trempo, qu’il transforme depuis trois ans en dance-floor lors des soirées Re-Cell en tant que DJ résident.

Un label, comme une famille

Malgré la fermeture des discothèques et la suppression des festivals, Simo Cell ne reste pas inactif pour autant. En plus de sa propre création — il avoue avoir retrouvé le « feu sacré » l’an passé —, le DJ vient de monter son label, TEMƎT, dans lequel il signe principalement des artistes français qu’il connaît depuis longtemps. « J’en avais envie avant le confinement. L’idée mûrissait tranquillement, mais comme je savais que cela représentait une grosse charge de travail, je traînais un peu. Et je me suis lancé, avec l’idée à long terme de créer une famille. J’avoue que cela me fait office de thérapie en ce moment ! Je m’occupe moi-même de la distribution. C’est concret : tu envoies ton colis à une petite âme quelque part. Ça fait hyper plaisir. » Bon, Simon, ce n’est pas le tout, mais la pause doit être finie là… Il y a deux Véronique Samsung qui attendent.


Sortie de Piste
Parcours pour les producteur·rices émergentes de musique électroniques
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Boot Camp Electro
Trois jours de production musicale avec Simo Cell
Inscriptions jusqu’au 31 mars
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